Parce que c’était lui...
C’es t une h i s t o i r e v ra i e , incroyable, et particulièrement émouvante. Celle de deux frères en bas âge, sans foyer, abandonnés comme des centaines de milliers d’autres après la guerre, à la fin des années 1940, survivant seuls mais ensemble en pleine nature pendant plusieurs années. Des « enfants perdus » , comme on les appelait, qui ont à la fois connu les plus grands moments de communion fraternelle avec la nature, dans l’insouciance d’un paradis précaire, et la pire des tragédies familiales.
Western intime. Des dizaines d’années plus tard, Michel et Patrice se retrouvent avec leur secret, les éloignant de leurs familles au fin fond du Canada, dans une forme de western intime. Alternant retrouvailles brisées malgré une complicité intacte et flash- back sur l’enfance enfouie, Olivier Casas signe un beau film populaire, poignant, avec deux grands acteurs capables de faire exister dans le moindre geste la fusion et les failles qu’ils ont chacun connues, avant d’être à nouveau séparés par leur mère, esclave des circonstances.
Le couple Yvan Attal – Mathieu Kassovitz a l’évidence des fratries, pas seulement de cinéma, dont les membres se guettent par amour en jaugeant leurs blessures. À travers la beauté des grands espaces, l’intimité ressentie auprès de la nature et la fraternité tragique d’un destin sans cesse empêché, Olivier Casas, inspiré par le récit de la véritable histoire de Michel de Robert, réussit à transmettre de manière universelle la trajectoire extraordinaire de ces deux enfants qui ont grandi comme malgré eux, liés par une solitude fusionnelle.