GRAND PARIS: "IL Y A UN RISQUE DE SEGREGATION TERRITORIALE"
Stéphane Beaudet, maire UMP de Courcouronnes dans l'Essonne et président de l'AMIF (Association des Maires de l'Ile-de-France), ne comprend pas pourquoi la métropole du Grand Paris se limite à Paris et sa première couronne. La Tribune - Comment les communes d'Ile-de-France vivent-elles la baisse globale des dotations aux collectivités locales de 11 milliards d'euros entre 2015 et 2017, après une baisse de 1,5 milliard en 2014 ? Stéphane Beaudet - L'effet se ressent déjà. Il faut rappeler que la baisse des dotations a réellement commencé lorsque François Baroin était ministre de l'Économie, puisqu'il a gelé les augmentations de dotations en 2012, alors qu'il y avait de l'inflation. Sur ma commune de Courcouronnes, la dotation globale de fonctionnement (DGF) va baisser de 60% entre 2010 et 2017 ! Et il faut ajouter à cela un effet accélérateur car les dotations baissent pour tous types de collectivités confondues. Or la tranche la plus haute, les régions, auront pour premier réflexe de faire des économies sur les strates de collectivités en dessous d'elles : le conseil général, les agglomérations et les communes. De même pour les conseils généraux. Au final, ce sont les communes, qui sont tout en bas de la chaîne, qui seront les plus pénalisées. Plus concrètement, pour ma commune, la baisse directe des dotations sera de 400.000 euros en 2015, mais la perte globale sera de 1 million d'euros à cause de ces effets cumulatifs. Nous avons par exemple perdu une dotation de 200.000 euros du conseil général pour la construction d'une crèche à Courcouronnes. C'est très concret. Il faut vraiment s'interroger sur la capacité des communes à assurer des missions de service public ces prochaines années.