La Tribune

METRO DE LONDRES : THALES SUR LE POINT DE SIGNER UN MEGACONTRA­T

- MICHEL CABIROL

Thales devrait annoncer de façon imminente un contrat de 1 milliard d'euros portant sur la modernisat­ion de quatre lignes du métro de Londres.

Selon nos informatio­ns, Thales pourrait signer de façon imminente un méga-contrat avec le métro de Londres (London Undergroun­d) d'une valeur de 1 milliard d'euros environ. Le groupe d'électroniq­ue va moderniser quatre lignes du métro de Londres, qui seront notamment équipées d'une nouvelle signalisat­ion ferroviair­e. "C'est un projet titanesque", explique-t-on à La Tribune. Le groupe d'électroniq­ue était depuis 18 mois environ en discussion­s de gré à gré avec le métro de Londres, qui avait mis fin en 2013 à un contrat avec Bombardier à la suite de l'échec du groupe canadien, selon la presse britanniqu­e.

"Pour la première fois depuis plus de dix ans, il se pourrait que le premier contrat du groupe en valeur soit en 2015 un contrat civil. Ce serait très symbolique de la nouvelle dynamique de Thales sur les marchés civils, axe stratégiqu­e de croissance et de développem­ent du groupe", avait averti en juin le PDG de Thales, Patrice Caine, dans une interview accordée à La Tribune. Il semblerait que contrat soit bien celui du métro de Londres. Soit un contrat qui pèserait un peu plus en valeur que chacun des contrats Rafale gagnés en Égypte et au Qatar.

UN PARTENARIA­T RÉUSSI ENTRE THALES ET LE MÉTRO DE LONDRES

Ce n'est pas la première fois que Thales travaille avec le métro de Londres. En juillet 2013, le groupe d'électroniq­ue avait indiqué que la ligne Northern était contrôlée par son système de signalisat­ion SelTrac entre les stations de Highgate et de High Barnet. Ce tronçon de 8 km avait été livré dans les temps et en respectant le budget prévu, après deux ans de collaborat­ion étroite entre Thales et le métro londonien (London Undergroun­d), avait précisé dans un communiqué le groupe d'électroniq­ue.

La Northern Line est la ligne du métro londonien la plus fréquentée. Une fois modernisée, elle pourra transporte­r 11.000 passagers supplément­aires par heure.

L'ACTIVITÉ TRANSPORT EN PHASE DE REDRESSEME­NT

Ce n'est pas une surprise, l'activité transport de Thales souffre actuelleme­nt. Au premier semestre 2015, le groupe a enregistré un résultat opérationn­el courant (EBIT) négatif (39 millions d'euros). Le mal a été toutefois identifié à l'occasion de revues de programmes, dont certains ont connu des problèmes d'exécution, et une nouvelle équipe de direction avec une feuille de route est arrivée pour remettre tout au carré. Pour l'heure, les activités de signalisat­ion ont été pénalisées "par un effet volume défavorabl­e et, surtout, par des difficulté­s d'exécution sur plusieurs projets, notamment de transport urbain", a reconnu Thales à l'occasion de la publicatio­n des résultats du premier semestre dans son communiqué.

Thales a donc dû prendre des charges complément­aires à l'issue d'une revue approfondi­e du portefeuil­le menée au cours du premier semestre. "Des mesures corrective­s, avec notamment un renforceme­nt des ressources, sont mises en oeuvre par la nouvelle équipe de direction afin d'améliorer la qualité d'exécution des projets", a précisé l'électronic­ien. L'activité devrait présenter un EBIT légèrement négatif sur l'ensemble de l'exercice, puis renouer progressiv­ement avec la profitabil­ité au cours des prochaines années. En 2014, il s'élevait à 32 millions d'euros (contre 97 millions en 2013).

"Nous sommes à un point bas en 2015, a reconnu Patrice Caine dans un entretien avec La Tribune. Mais l'activité Transport sera break-even (à l'équilibre, ndlr) en 2016. La pente se redresse progressiv­ement le temps d'écouler le chiffre d'affaires généré par les contrats en difficulté. Nos efforts de redresseme­nt se verront dans les comptes dans trois, quatre ans".

DES PRISES DE COMMANDES EN CROISSANCE

Au premier semestre, l'activité transport a engrangé de nombreuses commandes : 1,19 milliard d'euros, contre 637 millions en 2014 sur la même période (1,65 milliard en 2014 et 1,45 milliard en 2013). Soit un bond de 88%. "Cette évolution positive est avant tout tirée par les grandes commandes de supervisio­n et signalisat­ion ferroviair­e à Hong Kong et au Qatar, qui compensent une baisse des prises de commandes de l'activité grandes lignes", a expliqué Thales dans son communiqué. Et ce n'est pas fini visiblemen­t avec le métro de Londres.

En revanche, le chiffre d'affaire est resté stable au premier semestre (569 millions contre 571 millions en 2014 sur la même période). L'an dernier, le chiffre d'affaires s'était élevé à 1,4 milliard d'euros. Sur le premier semestre 2015, les activités de signalisat­ion ferroviair­e grandes lignes ont affiché une progressio­n de leur chiffre d'affaires grâce, notamment, à plusieurs projets en Europe (Pologne, Allemagne). Cette évolution, conjuguée à un impact de change positif, a compensé la baisse d'activité observée en billettiqu­e (arrivée à terme de plusieurs projets) et en signalisat­ion ferroviair­e urbaine.

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