IMMOBILIER : LA REGULATION BANCAIRE VAT-ELLE NUIRE A LA PRODUCTION DE CREDITS ?
Le régulateur réfléchit à imposer aux banques françaises une meilleure sécurisation dans leur bilan des prêts immobiliers. Il s'inquiète aussi de la politique de prêts à taux fixe menée en France. Le marché immobilier français va-t-il être chamboulé par de nouvelles régulations ces prochaines années ? Le régulateur pense en tous cas à sécuriser davantage les bilans des banques qui accordent des prêts immobiliers, ce qui pourrait venir modifier en profondeur les pratiques établies, mais pas avant la période 2019-2024. Réunis autour du comité de Bâle, les régulateurs internationaux ont déjà lancé un projet de « révision des pondérations du risque crédit » qui pourrait avoir un impact très concret sur les banques françaises. En effet, ces dernières ont aujourd'hui dans leur bilan plus de 860 milliards d'euros de crédits à l'habitat qui sont actuellement considérés dans la réglementation comme des actifs relativement sûrs. Une révision telle que celle envisagée par le comité de Bâle pourrait en quelque sorte dégrader la qualité de l'actif "crédit immobilier". Et de ce fait contraindre les banques françaises à constituer davantage de réserves solides (augmentation de capital, mises en réserves de bénéfices ) pour une même quantité de crédits immobiliers accordés. « Si ce projet était adopté dans sa version actuelle, il conduirait à une augmentation des pondérations, et donc des besoins en fonds propres », s'inquiète le directeur général du Crédit Foncier Bruno Deletré dans une note publiée il y a un mois. Or, les banques estiment d'une part qu'il leur est aujourd'hui très compliqué de lever des capitaux, et d'autre part elles apprécient peu de se priver de la jouissance de leurs profits.