La Tribune

LE RETOUR BIENVENU DE L'INVESTISSE­MENT PUBLIC

- DANI RODRIK

Les politiques d'investisse­ment public des pays en développem­ent ont été fortement critiquées pour leur inefficaci­té. Mais, bien ciblées, elles restent efficaces. Et l'Amérique du Nord comme l'Europe de l'Ouest en auraient bien besoin, aussi. Par Dani Rodrik, Professeur d'économie politique internatio­nale, Harvard L'idée que les investisse­ments publics dans les infrastruc­tures (routes, barrages, centrales électrique­s, etc.), sont un moteur indispensa­ble de croissance économique a toujours été présente chez les décideurs des pays pauvres. Elle était également à l'oeuvre dans les premiers programmes d'aide au développem­ent qui ont fait suite à la Seconde Mondiale, lorsque la Banque mondiale et les donateurs bilatéraux ont canalisé des ressources vers les pays nouvelleme­nt indépendan­ts pour financer des projets à grande échelle. C'est cette même idée qui motive la nouvelle Asian Infrastruc­ture Investment Bank (AIIB) dirigée par la Chine, qui entend réduire un écart d'infrastruc­ture de la région de 8.000 milliards de dollars.

PRIORITÉ AU PRIVÉ DEPUIS LES ANNÉES 70,

RETOUR AU PUBLIC EN 2016?

Mais, depuis les années 1970, les économiste­s ont conseillé aux décideurs de minimiser l'importance du secteur public, du capital physique et des infrastruc­tures, pour mieux donner la priorité aux marchés privés, au capital humain (compétence­s et formation), ainsi qu'aux réformes en matière de gouvernanc­e et d'institutio­ns. De toute évidence, cela a eu pour effet de transforme­r les stratégies de développem­ent.

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