PETROLE: ET SI L'IRAN FAISAIT PLIER L'ARABIE SAOUDITE ?
La levée des sanctions contre Téhéran acte, entre autres, son retour sur le marché pétrolier. La hausse de la production de brut iranien devrait entraîner une nouvelle chute des prix, mais pourrait aussi contraindre l'Arabie saoudite à revoir sa politique. Le 18 janvier, soit 48 heures après l'entrée en vigueur de l'accord de Vienne, le chef de l'Organisation nationale iranienne du pétrole (NIOC) annonçait le relèvement de la production du pays de 500.000 barils par jour. C'est - sans aucun doute- une décision dont les pays producteurs et exportateurs se seraient bien passés, dans un contexte où le prix du baril flirte désormais avec les 30 dollars, son plus bas depuis 2003.
UN BARIL À 10 DOLLARS EN 2018 ?
"Dans un marché déjà excédentaire, le retour de l'Iran conduit à accélérer la baisse des prix", confirme Thierry Coville, professeur à l'école de commerce Novancia et spécialiste de l'Iran. Dans un rapport publié en août, la Banque mondiale avançait que le retour de l'Iran aurait un impact" significatif", avec un prix du baril qui chuterait de 10 dollars dès 2016. L'avocat d'affaires franco-iranien, Ardavan Amir-Aslani, est encore plus pessimiste, et envisage même un baril à... 10 dollars à l'horizon 2018 ! Bien que peu probable, cette situation entraînerait potentiellement le retrait de certains pays du marché pétrolier, comme le Brésil, qui n'auraient plus aucun intérêt à extraire le brut pour un rendement aussi faible.