FUSION FROIDE, LES ESPOIRS D'UN NUCLEAIRE « PROPRE »
Après avoir été décriée pendant un quart de siècle, la fusion nucléaire à basse température gagne en crédibilité. Outre qu’elle promet une énergie abondante pas chère et décentralisée, elle n’émet aucun rayonnement radioactif dangereux. Industriels, universités, centres de recherche et startups se mobilisent. Dans la série télé Occupied de Jo Nesbø, diffusée sur Arte, la Russie envahit la Norvège après la décision de son Premier ministre de mettre fin à l'exploitation des énergies fossiles au profit d'énergies alternatives, fonctionnant au thorium, une ressource propre, inépuisable, à la puissance gigantesque et dont le nom est inspiré de Thor, le dieu des Vikings. Mandatée par l'UE, la Russie impose de relancer l'exploitation du pétrole et du gaz norvégiens et occupe le pays qui engage sa résistance ! Bref, la première série post COP21...
Cette admirable fiction montre, certes de façon particulière, comment certains États et lobbies industriels sont prêts à tout pour faire main basse sur le véritable sang de l'économie : l'énergie. Guerres, corruption, désinformation, arrêt de programmes de recherche fondamentale, élimination des concurrents... tous les moyens sont bons. Et c'est la course ! La consommation mondiale d'énergie a doublé entre 1973 et 2013, passant de 6.100 Mtep (millions de tonnes équivalent pétrole) à 13.541 Mtep, selon une étude de 2015 de l'Agence internationale de l'énergie (AIE). Et, comme chacun devrait le savoir, 81,4 % des énergies sont d'origine fossile, alors que l'objectif de la COP21 des « moins de 2 °C » de réchauffement repose sur l'hypothèse de laisser au moins 70 % des ressources carbonées dans le sol. Quant au nucléaire, si décrié, cette énergie, non renouvelable et potentiellement dangereuse, il ne pèse que 4,2 % du total mondial. Tandis que les énergies renouvelables n'apportent qu'à peine 1,2 % de nos besoins. Bien sûr, grâce à ces énergies, les pays, notamment émergents, développent leur économie. Mais au prix du réchauffement climatique, de pics de pollution atmosphérique urbaine et de catastrophes nucléaires. Face à cela, des physiciens, des industriels et des startups « mouillent leur chemise » pour redéfinir l'équation énergétique fondamentale de la planète. Leur idée ? Offrir une énergie à la fois très abondante, facilement disponible, propre, décentralisée et à un coût marginal quasi nul. Le défi consiste à inventer une nouvelle discipline de la science physique baptisée « réaction nucléaire à basse énergie » - Low Energy Nuclear Reaction (LENR). Dans ces toutes prochaines années, celleci pourrait générer une disruption économique, sociale et géopolitique majeure, puisqu'elle vise à prendre une part prépondérante du marché de l'énergie, estimé à 7.000 milliards de dollars par an. Explications.
UNE CONTROVERSE SCIENTIFIQUE QUI
S'ÉTEINT...