SECRET DES AFFAIRES : POURQUOI LA DIRECTIVE EUROPEENNE FAIT POLEMIQUE
Chaque année en France, au moins 1 000 entreprises portent plainte pour intrusion, vol de données ou de technologies avec des pertes qui peuvent s'élever à plusieurs millions d'euros. Sous la pression des industriels, le Parlement européen doit adopter définitivement au printemps une directive pour protéger le secret des affaires. Les ONG et les syndicats dénoncent un texte qui entrave le travail d'investigation des journalistes et le rôle des lanceurs d'alerte. "Nous sommes combatifs mais sans illusion sur le fait que la directrice européenne sur le secret des affaires sera adoptée par le Parlement européen au printemps", estiment Jennifer Deschamps et Jean-Pierre Canet, rédacteurs en chef de l'agence KM prod ( qui a réalisé notamment le documentaire "Le Crédit Mutuel et l'évasion fiscale"). Les deux membres du collectif "Informer n'est pas un délit" intervenaient à Toulouse le 9 février dans le cadre d'un colloque sur le secret des affaires, organisé par l'Association française des juristes d'entreprise. Depuis des mois, ONG, syndicats et journalistes sont vent debout contre le texte de l'Union européenne, dénonçant une directive "qui menace les droits fondamentaux". Plusieurs initiatives ont été lancées à l'image de l'appel européen "Stop Trade Secret" regroupant 67 organisations issues de 11 pays ou de la pétition initiée par la journaliste de Cash Investigation Élise Lucet qui a recueilli près de 500 000 signatures.
FAIRE FACE À LA "GUERRE ÉCONOMIQUE"