La Tribune

AVENUE DES VINS, LA WINETECH QUI VEUT DEVENIR L'AMAZON DU VIN

- MOUNIA VAN DE CASTEELE

Cette place de marché propose un système hybride, mêlant e-commerce et contenu éditorial. Ayant pour l'heure séduit 400 vignerons, elle propose plus de 2.000 références. "Nous voulons devenir l'Amazon du vin". Julien Guinand, co-fondateur d'Avenue des Vins, une place de marché (marketplac­e) qui permet d'acheter du vin directemen­t chez les producteur­s et au prix du domaine, ne cache pas ses ambitions. "Il n'y aura pas de place pour trois ou même deux acteurs. On doit être le premier, être LA référence", prévient-il, pour expliquer son ambition de rafler la place de leader sur ce marché, où peu de concurrent­s proposent pour l'heure un modèle hybride comme le leur.

UN SITE DE E-COMMERCE

Cette place de marché propose en effet à ses vignerons partenaire­s une solution clé en main pour la distributi­on de leur vin, en leur fournissan­t le matériel nécessaire pour la livraison - réalisée par DHL -, qui est garantie en 48 heures pour la France et en 72 heures pour le reste de l'Union européenne. Moyennant 29 euros par mois, et une commission de 20% sur les ventes, les vignerons disposent de la vitrine du site, où ils gèrent leurs stocks et sont libres de fixer leurs prix comme ils l'entendent. Mais, Avenue des vins, ce n'est pas seulement cela.

DU CONTENU ÉDITORIAL POUR TOUCHER LE GRAND PUBLIC

En effet, le site propose également un format éditorial, notamment avec un blog, afin de mettre en avant le profil des vignerons sélectionn­és en fonction du rapport qualité-prix de leur nectar. Avenue des Vins, qui noue des partenaria­ts avec de nombreux sites de e-commerce mais également des médias, se charge encore de diffuser les communiqué­s de presse des producteur­s et leur donne accès à des salons. Et pour ceux qui souhaitent accroître davantage leur visibilité, le site propose aussi de réaliser des reportages vidéos.

"Il y a toujours des histoires à raconter autour du vin, derrière lequel se cachent des hommes, et souvent des femmes, qui se mettent de plus en plus à reprendre le domaine familial", explique le deuxième co-fondateur de l'entreprise, dont le profil est complément­aire de celui de son associé. Et pour cause, il s'agit de Jacques Legros, journalist­e et présentate­ur télévisé de TF1, qui a également lui-même la casquette de vigneron.

"Beaucoup de vignerons veulent toucher le grand public, mais ne savent pas comment s'y prendre", analyse-t-il. D'où l'intérêt de proposer ce système hybride mêlant e-commerce et contenu éditorial et vidéos. "C'est ce qui marche, et ce qui va marcher", insiste Julien Guinand.

UN ENVIRONNEM­ENT TRÈS CONCURRENT­IEL

Si les concurrent­s se faisaient rares à l'époque de son lancement en 2011, l'entreprise croît aujourd'hui au milieu de nombreuses jeunes pousses, qui ne cessent de se lancer dans les WineTech. Cependant, L'Avenue des Vins estime avoir une bonne longueur d'avance, avec une base de 400 vignerons et plus de 2.000 références. Elle évoque une hausse des ventes de l'ordre de 20% par mois, et enrichit sa base au rythme d'une dizaine de vignerons supplément­aires chaque semaine. Aussi faut-il aller vite et accélérer leur développem­ent qui a démarré grâce aux 200.000 euros levés initialeme­nt auprès de la BPI. Ils ouvriront ainsi prochainem­ent un bureau en Angleterre. Et visent plus largement le marché européen. C'est pourquoi les deux entreprene­urs ont lancé leur première levée de fonds il y a quinze jours, sur la plateforme de crowdfundi­ng à dimension européenne Raizers, dont ils espèrent récolter quelque 500.000 euros en deux mois. Avec un ticket d'entrée à 500 euros pour les investisse­urs, qui entreront ainsi au capital de la startup, dont le potentiel suscite l'intérêt de quelques acteurs de référence. Elle aurait ainsi été approchée par le géant Amazon. C'est dire...

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