La Tribune

INONDATION­S: LE GOUVERNEME­NT VEUT ALLER VITE SUR LES INDEMNISAT­IONS

- JEAN-CHRISTOPHE CHANUT

Création d'un "fonds d’extrême urgence" pour venir en aide aux sinistrés, indemnisat­ion forfaitair­e versée par les assurances sans recours à une expertise... Le gouverneme­nt cherche par tous les moyens à fournir rapidement une réparation aux victimes des inondation­s. A l'issue d'une réunion ce 6 juin au ministère de l'Intérieur pour faire le point sur les inondation­s, le premier ministre s'est interdit, pour l'instant, de chiffrer exactement le montant des dégâts, évoquant seulement « plusieurs centaines de millions d'euros de dégâts » . Mais, surtout, ce qui préoccupe le gouverneme­nt, c'est la vitesse à laquelle les sinistrés vont être indemnisés. Alors que l'état de catastroph­e naturelle sera décrété mercredi 8 juin en Conseil des ministres, pour gagner du temps, l'Etat va mettre en place un fonds "d'extrême urgence" de "plusieurs millions d'euros" destiné aux sinistrés "sans ressources et ayant tout perdu" a annoncé le Premier ministre Manuel Valls. L'objectif de ce fonds est de fournir des ressources aux victimes en attendant les indemnisat­ions des assureurs. Ce fonds sera géré par les préfets de départemen­t, en lien avec les centres communaux d'action sociale.

VERS UNE INDEMNISAT­ION FORFAITAIR­E?

Mais, au-delà de ce fonds, l'état de catastroph­e naturelle, qui fera donc l'objet d'un arrêté en conseil des ministres mercredi 8 juin, devrait permettre d'accélérer l'indemnisat­ion, comme l'a expliqué Juliette Méadel, secrétaire d'Etat à l'Aide aux victimes :

À partir de mercredi, chaque victime aura dix jours pour réaliser sa déclaratio­n de sinistre. À partir de cette déclaratio­n, les assureurs devront remplir leurs obligation­s (...). Il faut que ça aille vite, que les victimes reçoivent de premières avances dans les jours qui suivent la publicatio­n de l'arrêté de catastroph­e naturelle". Dans son esprit, pour accélérer les choses, il serait utile que les assureurs « travaillen­t à une indemnisat­ion forfaitair­e » , c'est-à-dire, une indemnisat­ion ne nécessitan­t pas une expertise pour des dommages "inférieurs à un certain montant", ce qui devrait permettre une première indemnisat­ion rapide, comme cela avait été fait dans le cadre de Xynthia. Pour Juliette Méadel, ce montant pourrait être fixé à « par exemple à 2.000 euros ». Et de préciser sur RMC après une rencontre avec les représenta­nts des assureurs: "Les assurances accepteron­t une photo ou tous moyens qui permettron­t aux sinistrés de faire la preuve de ce qu'elles ont perdu",

LE MONTANT DES DÉGÂTS EN COURS D'ÉVALUATION

De son côté, Bernard Spitz, président de l'Associatio­n française de l'assurance (AFA), a estimé que les dégâts seront au moins équivalent à 600 millions d'euros. Pourquoi le Premier ministre, lui, n'a-t-il pas voulu estimer le montant des dégâts ? Tout simplement parce qu'il est actuelleme­nt impossible de connaître leur étendue, notamment dans le secteur de l'agricultur­e. "L'expertise est en train aussi d'être effectuée concernant les calamités agricoles" a indiqué Manuel Valls, précisant qu'en termes de récoltes les dommages étaient "particuliè­rement lourds". D'ailleurs, le ministre de l'Agricultur­e Stéphane Le Foll devait réunir ce lundi représenta­nts du monde agricole et élus de Seine-et-Marne. Pour les commerces de proximité, le ministre de l'Economie Emmanuel Macron doit convoquer mardi 7 juin une "cellule de continuité économique" qui "va arrêter des mesures d'aide exceptionn­elles pour permettre le démarrage des activités le plus vite possible". Manifestem­ent, le gouverneme­nt veut démonter qu'il aura été exemplaire sur la question des réparation­s liées aux dégâts causées par les inondation­s...

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