La Tribune

SALAIRES DES PATRONS: LES DEPUTES SONGENT A UN GARDE-FOU

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Dans le cadre du projet de loi Sapin II, le principe d'un vote contraigna­nt des actionnair­es pourrait voir le jour. Encadrer enfin les rémunérati­ons des hauts dirigeants? Les députés socialiste­s ont saisi le cas du patron de Renault Carlos Ghosn pour poser dans le projet de loi Sapin II "un premier garde-fou", avec le principe d'un vote contraigna­nt des actionnair­es. Volontaris­te durant sa campagne en 2012 sur la question des hauts salaires, François Hollande avait, pour le secteur privé, opté, une fois à l'Elysée, pour l'auto-régulation, malgré l'insistance notamment d'un de ses ministres d'alors, Arnaud Montebourg, favorable à une loi d'encadremen­t, à la différence du ministre de l'Economie de l'époque, Pierre Moscovici. Après les récentes polémiques et à l'approche de la présidenti­elle, le président de la République a menacé il y a trois semaines de légiférer au nom de "l'exigence morale" d'une limitation de ces émoluments. "Malgré les déclaratio­ns d'intention et les guides déontologi­ques du Medef notamment, rien n'avance dans ce domaine" des rémunérati­ons, voire "on a le sentiment d'assister à un recul", justifie la porte-parole des députés PS sur ce texte, Sandrine Mazetier. Suivant les exemples anglo-saxons, le code des organisati­ons patronales Afep-Medef prévoit depuis 2013 le principe du "say on pay", c'est-à-dire un vote consultati­f de l'assemblée générale des actionnair­es. Mais il a montré ses limites avec les cas de plusieurs patrons. Début mai, le conseil d'administra­tion du groupe Renault est ainsi passé outre le vote consultati­f des actionnair­es - dont l'Etat, à hauteur de 20% - qui s'étaient prononcés à 54,12% contre la rémunérati­on de 7,251 millions d'euros à Carlos Ghosn pour 2015. Un tel vote négatif est cependant rare.

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