COMMENT LE BIG DATA INNOVE (ENCORE) POUR CREER DE LA VALEUR
« Le Bon, la Brute, et le Truand » : à l'instar du film de Sergio Leone, le "trio" du Big Data s'unisse pour innover et créer de la valeur. Par Roland Stasia, Directeur, consultant senior monozukuri, Renault SAS* « Chaque jour, le monde produit autant d'informations qu'il en a généré depuis l'aube de la civilisation jusqu'en 2003 ». Ainsi, s'exprimait Eric Schmidt, PDG de Google, lors d'une conférence en 2010. Ce propos illustre parfaitement l'expression « Big Data ». Dans une étude récente publiée par Barc Research, plus des trois quarts des entreprises interrogées affirment déployer ou préparer actuellement un ou plusieurs projets Big Data. Les entreprises s'intéressant exponentiellement à cette nouvelle capacité à transformer les données en réalité concrète et en production de valeur, il n'en fallait pas plus pour que la quasitotalité des secteurs d'activité ne se lance logiquement dans de nouvelles formations et de nouveaux métiers, bouleversée par cette « data science ». Essentielle à la prise de décision des managers, la « data science » s'est même invitée dans les écoles qui les forment, à côté de « l'accounting management ».
LA « DATA », UNE MATIÈRE PREMIÈRE INÉPUISABLE
Sans remonter aux années 80, je veux parler des années 1880, époque du taylorisme, je rappellerai simplement que la méthode la plus efficace pour résoudre un problème complexe, c'est de le découper en sous-problèmes plus simples. Ainsi la donnée peut-elle être aussi considérée comme une description élémentaire d'une réalité certaine, plus ou moins complexe. La donnée brute, dépourvue de tout raisonnement, va pouvoir servir de base à une analyse plus ou moins élaborée, en devenant une véritable valeur de transformation. Cette approche élémentaire de la donnée montre aussi bien le caractère inépuisable de sa production que celui aléatoire de son intérêt. Dans le domaine du business, les données qui vont nous intéresser peuvent se classer en trois catégories : les données relatives aux clients, les données concernant les processus internes, les données en provenance de l'internet des objets connectés.
LE « BIG DATA », CE N'EST PAS QUE DE L'INTOX
Dans le tourbillon médiatique favorisé par les réseaux sociaux et l'internet, les phénomènes de mode et de buzz sont désormais légion. Le Big Data n'échappe pas à la règle, et cela me rappelle le fameux « Bug de l'an 2000 » qui avait généreusement alimenté les caisses de toutes les SSII, avant d'accoucher d'une souris. Plus récemment, on a fait de l'appellation « cloud » une formidable opération marketing, alors que le « cloud » ne désigne qu'un simple coin du « Web » dans lequel on héberge l'externalisation des serveurs des DSI des entreprises ! En même temps que cet engouement médiatique, une étude 2016 du think tank EBG montre que moins d'une entreprise sur cinq en revendique l'utilisation effective, et seul un dirigeant sur quatre est à même d'en donner ne serait-ce qu'une définition précise. Big Data... le concept est tantôt présenté comme une « potion magique » aux vertus curatives de tous les maux de la macroéconomie, tantôt comme un robot « ideas'shaker » dont la technologie prendrait le pouvoir sur l'homme. De fait, le "Hype Cycle 2015" du Gartner group représenté dans la figure (1) ci-dessous positionne le Big Data au milieu de la plongée dans la vallée de la désillusion. On peut définir le Big Data comme étant une « nouvelle capacité à gérer, traiter et analyser une explosion du volume des données » . Ce concept de données massives peut se réduire à trois dimensions, dont chacune d'entre elles commence par la lettre « V »: