ROBOTS TUEURS ET MUSIQUE DOUCE, DES INNOVANTES CONTRE LES INSECTES DANS LES VIGNES
Contre les pesticides, la viticulture dispose de nouveaux atouts, à l'image de Vitirover, un petit robot à l'énergie autonome, capable de tondre, piéger les insectes, voire micro-traiter la vigne. Pendant ce temps, le parisien Génodics met la lutte en musique. Après cinq années passées à endurer des tests et des développements, Vitirover, petit robot capable d'entretenir la vigne et de maîtriser son enherbement sans recours à la chimie, est au point. Totalement autonome grâce à ses cellules photovoltaïques, il a pu voir ses domaines de compétences étendus. « Nous en avons fait un robot microtracteur que l'on peut, en fonction des besoins, équiper de bras dotés de pièges à insectes, de capteurs... » souligne Arnaud de la Fouchardière, directeur général de Vitirover qui, depuis ce printemps, est capable de livrer ses premiers clients. D'ici à la fin de l'année, quelque 50 à 100 robots fabriqués par AssysProd à Coutras, près de Bordeaux, sillonneront des vignobles français pour certains - comme les vignes de Pape Clément, propriété de Bernard Magrez, pendant les primeurs, ou encore celles d'Ausone à Saint-Émilion -, mais également étrangers...
« Notre produit semble prêt au meilleur moment. Les contraintes de limitation des produits phytosanitaires, la lutte contre le dépérissement de la vigne, la maîtrise des coûts d'entretien de celle-ci font que la pertinence de notre robot est désormais autant agronomique qu'économique ! » affirme Arnaud de la Fouchardière.
QUAND LA MUSIQUE PROTÈGE LA VIGNE
Pour la société parisienne Génodics, la solution au dépérissement des vignes françaises passerait par la diffusion d'ondes musicales qui stimulent, en fonction des notes ou accords, des acides aminés et donc la résistance des ceps aux maladies et à la mort. En Aquitaine, de grands acteurs comme Pape Clément (encore) ou les Vignerons de Buzet en Lotet-Garonne ont mis certaines de leurs vignes sous la protection musicale de la génodique. Une protection qui ne prend pas l'apparence d'un produit phytosanitaire ni d'une manipulation de gènes de la vigne. Elle prend la forme d'un simple (en apparence) boîtier électronique, doté d'un panneau solaire lui garantissant l'autonomie énergétique. Ce boîtier, installé au coeur des vignes, diffuse un son, pendant sept minutes (au maximum) par jour. Ce son, une note ou accord tout à fait audible jusqu'à vingt mètres de l'appareil, produit, pendant la période de la formation de la fleur jusqu'à la vendange, une onde qui stimule les protéines de défense de la vigne. Baptisées « Protéodies » par l'inventeur de ce « procédé génodique », le physicien Joël Sternheimer, ces notes sont des informations biologiques, des reproductions de phénomènes ondulatoires que la plante génère naturellement pour croître et/ou lutter contre des maladies. Au travers des conclusions du suivi de 80 parcelles dotées de ces appareils, le procédé génomique permettrait de réduire la mortalité de 60% en moyenne. Le jeu en vaut la chandelle, une récente étude montrant que cette perte de rendement due aux maladies et à la mort de pieds de vigne représente un manque à gagner de un milliard d'euros par an pour la filière viticole française.