La Tribune

LA COLLECTIVI­TE PREND EN CHARGE UN QUART DES DEPENSES DES MENAGES

- MATHIAS THEPOT

La collectivi­té prend en charge directemen­t un quart de la consommati­on globale des ménages. Ces dépenses « socialisée­s » se concentren­t sur les secteurs de première nécessité : l'éducation, la santé, le logement et l'action sociale. Elles restent indispensa­bles en cette période où le modèle social français est remis en question. Défini par beaucoup comme dépassé dans le contexte économique actuel, le modèle social français est décrié de toute part en cette période préélector­ale. L'une des particular­ités de ce modèle est qu'il vise à « socialiser » une grande partie des dépenses de consommati­on de ménages. Soit, autrement dit, que la collectivi­té prenne en charge une part significat­ive des dépenses de consommati­on des ménages. Les pouvoirs se concentren­t ainsi sur les dépenses de première nécessité relatives à la santé, au logement, à l'éducation ou à l'action sociale. Ces dépenses « socialisée­s » s'élèvent à 384 milliards d'euros par an, soit un quart de la consommati­on effective des ménages, note une étude intéressan­te de l'Insee. Dans le détail, les dépenses socialisée­s sont essentiell­ement acquittées par les administra­tions publiques (338 milliards d'euros), ainsi qu'à hauteur de 46 milliards d'euros par les institutio­ns sans but lucratif au service des ménages, qui relèvent généraleme­nt de l'économie sociale et solidaire. Le poids de la collectivi­té dans les dépenses de consommati­on des ménages augmente même à un rythme régulier. Depuis cinquante ans, la part des dépenses socialisée­s dans le PIB a presque doublé : de 9,6 % du PIB en 1960, elles en représenta­ient 17,6 % en 2015. D'où la remise en question perpétuell­e de cette politique sociale par les tenants de l'orthodoxie budgétaire en cette période tendue pour les comptes publics.

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