La Tribune

AFFAIRE KERVIEL : "PLUSIEURS MOIS" POUR CONNAITRE LA FACTURE FISCALE DE LA SOCIETE GENERALE

- DELPHINE CUNY

Bercy a désamorcé les critiques en annonçant un réexamen de la situation fiscale de la banque à l’aune de l’arrêt de la cour d’appel de Versailles. Un éventuel redresseme­nt, portant sur tout ou partie des 2,2 milliards de créance de carry-back dont a bénéficié la banque, ne devrait être notifié qu’après un long examen. Sauf si la pression politique venait à être trop forte en pleine année électorale. L'arrêt de la cour d'appel de Versailles rendu vendredi dans l'affaire Kerviel ne contient que 29 pages mais il promet déjà quelques migraines aux experts fiscaliste­s de Bercy et de la Société Générale. Ils vont devoir démêler les notions de fraude et de responsabi­lité : l'ex-trader a été condamné au pénal pour la fraude, mais la responsabi­lité civile de la colossale perte de marché de 2008 revient principale­ment à la banque, puisque les dommages et intérêts ont été réduits de 4,9 milliards à 1 million d'euros. Et l'arrêt fustige le "rôle causal essentiel" des défaillanc­es de la Société Générale dans la survenue d'une fraude de cette ampleur. Dès vendredi après-midi, pour désamorcer les critiques, Michel Sapin, le ministre des Finances, et Christian Eckert, le secrétaire d'Etat chargé du Budget, ont annoncé qu'ils demandaien­t un réexamen de la situation fiscale de la banque à l'aune de ce jugement. En cause: les 2,197 milliards d'euros de créance de "carry-back" (report en arrière des déficits) dont a bénéficié la Société Générale en 2009 et 2010. La déductibil­ité de la perte résultant de la fraude se justifie-t-elle au regard de la responsabi­lité de la banque dans la survenue de la fraude ?

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