COMMENT LE NUMERIQUE CHANGE LA POLITIQUE
Désintérêt pour la politique, perte de confiance entre élus et citoyens, carences de la démocratie participative... les expressions ne manquent pas pour qualifier les maux dont semble souffrir nos démocraties représentatives. Avec le numérique, une nouvelle ère s'ouvre : celle de la démocratie participative et de l'expression citoyenne. Par Philippe Boyer, directeur de l'innovation, Foncière des Régions. « Nos régimes sont dits démocratiques parce qu'ils sont consacrés par les urnes. Mais nous ne sommes pas gouvernés démocratiquement, car l'action des gouvernements n'obéit pas à des règles de transparence, d'exercice de la responsabilité, de réactivité ou d'écoute des citoyens clairement établies. D'où la spécificité du désarroi et de la colère de nos contemporains. » explique l'historien Pierre Rosanvallon[ 1]. Pour régénérer cette expression citoyenne directe et encourager la participation à la « chose publique », les réponses classiques (refonte des modes de scrutins, non cumul des mandats... ) restent nécessaires mais non plus suffisantes. Si la révolution industrielle a accouché du parlementarisme, la révolution numérique donne aux citoyens de nouveaux outils d'expression directe. Qu'on l'appelle « démocratie digitale » ou digital empowerment (à traduire par « pouvoir d'agir »), le numérique rebat les cartes et invite à la démocratie participative, au débat et à l'expression citoyenne. Non seulement les citoyens délèguent leur pouvoir de décision mais, chose nouvelle rendue possible par le numérique, ils entendent l'exercer de manière directe.
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