EN 2017, POUR EN FINIR AVEC L'ESPACE PUBLIC "RESERVE" AUX FEMMES
Virginie Martin est docteur en sciences politiques, HDR sciences de gestion, à Kedge Business School. Présidente du think tank Different, elle livre un point de vue sur la place des femmes dans l'espace public et, prenant l'exemple des primaires, rappelle qu’il est difficile pour une femme en 2017 d’être pleinement considérée pour autre chose que sa supposée faculté d’attraction. La place de la femme dans l'espace public : voilà un enjeu essentiel de notre société contemporaine dont nous pouvons observer quotidiennement les diverses manifestations. Ainsi, dans l'actualité récente, les polémiques liées au reportage montrant l'accueil peu amène réservé aux femmes dans des cafés de Sevran et Rillieux-la-Pape, la sous-représentation des candidates dans les primaires de droite comme de gauche, (1 femme pour respectivement 7 et 8 candidats) ou encore la mise en scène des femmes selon des critères stricts et concurrentiels - via l'élection Miss France - ont témoigné de la portée grandissante du sujet. Que retenir de ces trois exemples ? Que les femmes, dans l'espace public, sont autorisées dès lors qu'il s'agit de jouer un rôle correspondant à leur sexe. S'il s'agit de charme, de séduction, de physique, de qualités spontanément rattachées à l'image traditionnelle de la féminité, alors la femme sera acceptée. S'il s'agit de paraître ou d'apparat, sa présence sera bienvenue. Voilà ce qu'est l'espace public aujourd'hui réservé aux femmes. La polémique fut vive sur des cafés leurs étant interdits dans certains quartiers de notre pays, mais il n'existe pas de contestation dès lors qu'il s'agit de leur surreprésentation au nom de la séduction. Ce sont pourtant les deux faces d'une même pièce.