S'INSPIRER DU PROTECTIONNISME DE TRUMP
La Tribune publie chaque jour des extraits issus des analyses diffusées sur Xerfi Canal. Aujourd'hui, faut-il s'inspirer du protectionnisme de Trump Avec l'arrivée de Donald Trump, le protectionnisme, version halte aux frontières, est devenu l'alpha et l'oméga de la nouvelle politique économique américaine. Les actes, les résultats ne se sont pas fait attendre : abandon du traité transpacifique, rediscussion de l'ALENA et, sous la menace, les constructeurs automobiles multiplient les annonces de relocalisation ou de non-délocalisation, voire de nouveaux investissements. Le mot d'ordre est simple : fabriquez aux Etats-Unis ou payez une lourde taxe frontalière. Au-delà des coups de menton, les résultats risquent d'être pourtant très décevants à long terme, car même si les firmes multinationales sont revenues sur la version la plus extrême du fabless et de l'allongement à outrance des chaines de valeur, il n'en reste pas moins que depuis une vingtaine d'années, il y a eu intégration des processus de fabrication et que la production de biens est segmentée entre plusieurs pays en fonction de leurs avantages comparatifs. Un exemple, l'A380 : ses moteurs viennent du britannique Rolls Royce et d'Engine Alliance, une entreprise américaine. Rien n'arrive donc de la zone euro et bientôt, ni même de l'Union Européenne ! Autre partie importante, le train d'atterrissage. Le central est réalisé par l'américain Goodrich. Le train avant, lui, a été conçu à Vélizy et réalisé à Montréal par Messier-Dowty, une filiale de Safran. Les pneus viennent, eux, de chez Michelin. Je m'arrête là. Le processus est, bien entendu, le même chez Boeing.