LANCER LES GRANDS CHANTIERS INDUSTRIELS DE DEMAIN
Les pouvoirs publics auraient tout intérêt à s'inspirer de la réussite de Georges Pompidou. Par Michael Miguères, auteur de Pompidou, le dernier Président qui a fait gagner la France Il est de coutume de considérer la réussite des années 1960 et 1970 à une « croissance des Trente Glorieuses », qui aurait été presque spontanée. En réalité, si elle procédait certes d'un effet de rattrapage d'une économie française qui avait accumulé un peu de retard, elle relevait aussi et surtout de la volonté de Georges Pompidou de faire entrer la France dans la modernité industrielle et technologique. Agrégé de lettres, il partageait la même passion et le même souci qu'éprouvaient Baudelaire ou Condorcet, à des degrés et sur des aspects divers, pour le progrès de l'espèce humaine. Hissé au pouvoir, il s'est appliqué à faire de la France une nation industrieuse, à l'avantgarde des technologies modernes. C'est ainsi que les chantiers du TGV, les centrales nucléaires, l'automobile, les autoroutes, les universités modernes, les télécoms, l'aérospatiale avec la fusée Ariane ou encore l'aviation avec le projet fou du Concorde sont nés. Homme de lettres, il n'en oublia pas la culture, et encouragea notamment l'art moderne, sorte de soupape de soulagement pour l'esprit face à ces industries et à un monde mécanisé, angoissant et même désespérant.
QUAND LA POLITIQUE INDUSTRIELLE NAVIGUE À VUE