La Tribune

RUDIS SYLVA, L'HERITAGE DU "PAYSANHORL­OGER" FACE A L'INDUSTRIE HORLOGERE

- STEPHANE GACHET / L'AGEFI

La marque Rudis Sylva (Franche-Montagne, Suisse) se construit depuis douze ans sur un modèle hyperartis­anal. Un ADN en réalité lancé comme un défi à toute l'industrie horlogère. Il y a toujours un monde entre la théorie et la pratique, entre le discours et le savoir-faire. Jacky Epitaux est de la seconde école, tout en expérience, habitué à travailler dans des environnem­ents exigeants en termes de finesse de management et peu flatteur en matière de marge bénéficiai­re. Un pur Franc-Montagnard, berceau du paysan-horloger, qui est passé par la machine-outil (Dixi au Locle), avant d'entrer en horlogerie par la porte des vrais challenges : Zenith bien avant la reprise par LVMH, puis les montres Rodolphe avant l'intégratio­n par le groupe Franck Muller.

COMPÉTENCE­S LOCALES

En 2007, il relève encore la barre en lançant sa propre marque, Rudis Sylva (nom d'origine de son village, les Bois), avec un actionnari­at familial (toujours en place), un capital-actions de 100 000 (jamais relevé), et l'ambition de pénétrer le segment collection­neur (positionné 200-250.000 francs prix public) avec des produits extrême en termes de valeur ajoutée, mais dépourvus de valeur symbolique. En clair, le projet s'appuie entièremen­t et uniquement sur des compétence­s locales, technique horlogère, finitions, métiers d'art et il n'y a rien en dehors du produit, quasiment pas de communicat­ion image, pas d'annonce théâtrale, par de star. Une constructi­on lente et dans la durée qui apparaît tout à fait exemplaire dans le contexte actuel. Presque une leçon pour l'industrie.

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