"POUR UNE SOUVERAINETE NUMERIQUE EUROPEENNE"
L'Europe a raté la révolution numérique mais dotée de la seconde population mondiale de mineurs de données, elle peut, si elle le veut, se repositionner sur l'échiquier des industries digitales. Il en va de la souveraineté numérique européenne. Depuis les chocs pétroliers des années 70, le taux chômage serpente peu ou prou autour de 10 % de la population active. On peut s'en plaindre, au regard des chiffres affichés par certains pays voisins, ou se féliciter de sa stabilité, si l'on considère que la population active a accueilli plus d'un million huit cent mille personnes au cours de la dernière décennie. La mécanisation, l'informatisation, la robotisation et plus récemment l'intelligence artificielle auront été invoqués à tour de rôle pour justifier de notre impuissance. En dépit de notre incapacité à le réduire, le chômage figure, à juste titre, parmi les thèmes favoris des candidats de tous bords aux élections présidentielles depuis près d'un demi-siècle et les primaires auxquelles nous avons assisté n'auront pas échappé à la règle. Si l'on veut bien considérer, à la lumière de l'histoire de l'humanité, comme stérile, toute idée tentant de s'opposer à un progrès inéluctable, force est de constater que le solde net des emplois créés par ce dernier est devenu négatif sur le Vieux Continent. Cette situation n'est pas une fatalité ; elle est la conséquence de choix calamiteux dans les domaines de l'économie et de son financement, orchestrés par une classe politique qui persiste à penser la société de demain à la lumière d'idéologies nées au 19ème siècle. Le diagnostic est pourtant d'une accablante simplicité : l'Europe a raté la révolution numérique.
CARBURANT NUMÉRIQUE