LA DEMONDIALISATION FINANCIERE ESTELLE ENGAGEE ?
Tassement du commerce international, dérochage des créances transfrontalières : est-on entré dans une ère de démondialisation ? Par André Cartapanis, Aix-Marseille Université L'heure est-elle à la démondialisation ? C'est une question à laquelle on apporte généralement une réponse positive à propos des échanges de biens et services. Depuis les années quatre-vingt, la croissance du commerce mondial avait été nettement plus élevée que la croissance du PIB mondial, contribuant ainsi à une extraversion croissante des activités économiques. Mais dans l'après-crise financière le commerce international a décroché et l'on observe même une croissance nulle des échanges depuis 2016. Nul ne peut dire, cependant, s'il s'agit là d'une tendance pérenne ou simplement la conséquence de la croissance molle qui caractérise l'économie mondiale et dont témoigne la faiblesse durable de l'investissement. Qu'en est-il de la mondialisation financière ? Que l'on se réfère à la taille des flux internationaux de capitaux ou à celle des stocks de créances ou d'engagements financiers internationaux, rapportés à l'activité réelle, il y a, là aussi, un décrochage très net depuis 2007 : en stocks, les créances transfrontières représentaient un peu moins de 40 % du PIB mondial en 2016, contre près de 60 % en 2008. Comment expliquer une telle évolution et doit-on considérer qu'il y a là un phénomène dont les effets sont positifs pour l'économie mondiale, en particulier parmi les émergents ?
UNE DÉGLOBALISATION BANCAIRE