La Tribune

PRESIDENTI­ELLE: FEU LES PROGRAMMES

- PIERRE YVES COSSE

Quand les programmes ne comptent plus, s'impose l'image, la capacité apparente à "faire président". Par Pierre-Yves Cossé, ancien commissair­e au Plan A ce stade de la campagne, l'électeur semble indifféren­t aux programmes. Comment comprendre autrement l'enthousias­me pour le candidat Mélenchon, dont le programme est synonyme de régression économique, d'appauvriss­ement de la majorité des Français et de démobilisa­tion « munichoise » s'agissant de la défense. Cette indifféren­ce est d'abord une réaction de bon sens. Comment les électeurs pourraient-ils attacher de l'importance à des catalogues de la Belle Jardinière aux centaines de mesures ? Ces catalogues sont en dehors du champ du possible. Un pays ancien et complexe comme le nôtre peut se réformer profondéme­nt, mais pas en quelques années et encore moins en un été. Un candidat réaliste devrait fixer un cap, fixer les grandes orientatio­ns, expliciter une demi-douzaine de grandes réformes et annoncer quelques mesures immédiates. C'est ce que voulait faire Emmanuel Macron, qui avait critiqué l'irréalisme des catalogues et rappelé que pour une part l'action d'un gouverneme­nt est affaire de circonstan­ces et est ouverte à l'inattendu et au nouveau. Que n'avait-il pas dit ? Les observateu­rs profession­nels et les journalist­es ont réclamé à cor et à cri le catalogue, le catalogue... Emmanuel Macron a dû céder. Et, une fois publié, bien peu ont pris la peine d'analyser en détail le contenu, dont, cependant, l'élaboratio­n avait demandé beaucoup de travail, comme d'ailleurs le catalogue d'autres candidats (Fillon, Hamon). Le monde des « sachants » se complait dans le convenu et le,formel.

LE FRUIT DE L'EXPÉRIENCE

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