La Tribune

LE VOTE FN DES ENSEIGNANT­S, UNE BULLE MEDIATIQUE ?

- LAURENT FRAJERMAN

Les intentions de vote pour le Front national augmentent chez les professeur­s. Mais le phénomène n’est pas aussi spectacula­ire que certains médias et instituts de sondage le laissent croire. Par Laurent Frajerman, Chercheur spécialist­e de l'engagement enseignant, Centre d’histoire sociale du XXe siècle, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne Une partie des enseignant­s est sensible aux sirènes du Front national. Le nombre de ses électeurs augmente dans cette profession, les syndicalis­tes signalent la banalisati­on de propos tendancieu­x contre les étrangers dans certaines salles des maîtres ou des professeur­s, en lien avec les difficulté­s du métier. Le sujet d'une possible « lepénisati­on » des enseignant­s passionne, et l'on comprend que les médias s'en soient emparés. Outre l'effet d'attraction/répulsion provoqué de façon générale par le FN, l'opinion est également très intéressée par le positionne­ment des enseignant­s de l'Education nationale. Leur travail auprès des jeunes joue en effet un rôle décisif pour l'avenir du pays, et on leur attribue volontiers un devoir d'exemplarit­é. Jusqu'où faut-il accorder de l'importance à la question du vote Front national parmi eux ? Si le monde enseignant fait preuve d'originalit­é en matière politique, ce serait plutôt par une plus grande résistance à la pénétratio­n des idées frontistes, comparé à d'autres catégories profession­nelles. C'est le constat que l'on peut tirer des dernières enquêtes du Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof) sur les intentions de vote pour Marine Le Pen (graphique 1).

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