LA "GOUVERNANCE ECONOMIQUE EUROPEENNE" PEUT-ELLE FONCTIONNER?
C’est devenu un rituel : chaque année en mai, la Commission européenne présente ses « recommandations pays », en clair ses propositions ou demandes de réformes. Une démarche qui vise à encourager la « convergence » au sein de la zone euro mais touche assez vite ses limites, selon l'économiste Daniel Gros. On saura lundi, à l'occasion d'une conférence de presse du commissaire en charge de l'euro Pierre Moscovici, quelle feuille de route Bruxelles entend suggérer au gouvernement d'Edouard Philippe. L'an dernier, la Commission déplorait notamment le nombre « disproportionné » de « petites entreprises » (comprendre : ayant besoin de grandir), un retard en matière d'innovation, des taux de prélèvements obligatoires trop élevés....
LES GRANDS PAYS RÉTIFS À L'INTRUSION DE LA COMMISSION
Des remarques récurrentes que l'on pourrait retrouver dans la version 2017 de ce court document sur lequel la nouvelle équipe exécutive française a certainement échangé dans les jours passés avec Bruxelles : le niveau de prélèvements n'a pas baissé depuis la crise, l'imposition des bénéfices reste une des plus élevés d'Europe, l'apprentissage sous-développé, le droit du travail générateur de fortes inégalités selon les statuts. Jusqu'à présent, Bruxelles n'a fait que regretter un certain retard dans la mise en oeuvre des réformes suggérées, quand elle n'a pas du constater qu'elles étaient totalement ignorées.