MACRON FACE AUX DURES REALITES BUDGETAIRES
La Tribune publie chaque jour des extraits issus des analyses diffusées sur Xerfi Canal. Aujourd'hui, Macron face aux dures réalités budgétaires Avec un déficit budgétaire de 3,4% en 2016 et une croissance revigorée, on pourrait penser que l'équation budgétaire se présente plutôt sous de bons auspices pour le nouveau gouvernement. Si la reprise se confirme, et que le PIB se place sur une orbite de croissance de 2% l'an - ce qui parait le cas au premier semestre -, cette accélération de près de un point sur un an serait susceptible à elle seule d'induire une réduction conjoncturelle de ½ point de PIB du déficit pour 2017. Sur le papier, le gouvernement pourrait donc partir d'un déficit inférieur à 3%, tel qu'il a été programmé par la loi de finance 2017. Autrement dit, sans rien faire, la conjoncture pourrait offrir sur un plateau la cible des 3%. Mais les choses se corsent ensuite, pour trois raisons au moins.
LES CONTRAINTES À PRENDRE EN COMPTE MÊME PAR BEAU TEMPS ÉCONOMIQUE
D'abord, la France reste sur le papier contrainte par ses engagements européens. Et tant que sa dette demeure supérieure à 60% et que son déficit structurel est supérieur à 0,5% du PIB, elle est supposée réduire chaque année son solde structurel de l'ordre d'un demi-point par an. Elle se doit par ailleurs deréduire tous les ans le ratio dette/PIB d'un vingtième de la part au-dessus de 60 points de PIB. C'est-à-dire de l'ordre de 4-5 points tous les ans. Et il sera difficile d'évoquer des circonstances exceptionnelles l'an prochain pour se dédouaner de cette obligation.