La Tribune

CERTAINES INFECTIONS JOUERAIENT UN ROLE PROTECTEUR VIS-A-VIS DU CANCER

- CAMILLE JACQUELINE

De nombreuses infections sont connues pour augmenter le risque de cancer. On sait moins que d’autres, à l’inverse, renforcent le système immunitair­e et réduisent ce risque. Par Camille Jacqueline, Institut de recherche pour le développem­ent (IRD) Lorsque vous pensez au cancer, il est probable que vous soyez assaillis par un certain nombre d'images frappantes. Cela peut être les nouvelles photograph­ies-chocs sur les paquets de cigarettes. Ou l'ablation des deux seins choisie par l'actrice américaine Angelina Jolie en raison de prédisposi­tions génétiques à cette maladie. Ou encore la hausse des cancers de la thyroïde après les retombées radioactiv­es de Tchernobyl. Pourtant, une part non négligeabl­e des cancers, 20 %, est liée à un ennemi auquel on les associe moins spontanéme­nt : les infections. Une infection résulte de l'installati­on d'un autre organisme (par exemple bactéries, champignon­s, vers intestinau­x) dans notre corps et parfois même (dans le cas d'un virus) jusqu'à l'intérieur de nos cellules. De nombreux virus sont connus pour leur capacité à induire des cancers. Les plus familiers sont le papillomav­irus humain responsabl­e de cancers de l'utérus, ainsi que ceux de l'hépatite B et C, qui peuvent causer des tumeurs au foie. Mais de nouveaux travaux de recherche montrent que des infections peuvent, à l'inverse, jouer un rôle protecteur contre le cancer. Le questionne­ment sur les liens possibles entre infections et cancer ne date pas d'aujourd'hui. En 1964, la découverte du premier virus « oncogène », c'est-à-dire ayant la capacité de rendre cancéreuse la cellule qu'il infecte, a bouleversé le domaine de la virologie. Il s'agit du virus d'Epstein-Barr. Discret, celui-ci peut cependant persister plusieurs années à l'intérieur de nos cellules immunitair­es et aboutir - dans de rares cas - à un cancer.

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