NEW SPACE, QUELS ENJEUX ECONOMIQUES ?
Malgré l’arrivée des Gafa dans la conquête des étoiles, l’industrie spatiale n’est pas encore l’eldorado, ni même un secteur qui a compensé la désengagement des grands acteurs publics (agences spatiales, Défense). Pourtant, lors de la Matinale de la Recherche consacrée à ce sujet, les chercheurs de TBS et leurs partenaires ont souligné le potentiel des services liés à l’espace. New space, resilient space ou fast space ? Quel sera le modèle de l'industrie spatiale du futur ? Pour tenter d'élaborer les scénarios économiques de la conquête spatiale et leur incidence juridique, Toulouse Business School (TBS) a organisé jeudi 21 septembre une Matinale de la recherche sur le thème « L'industrie spatiale entre deux époques ? ». Lors de son exposé, Victor Dos Santos Paulino, professeur en management de l'innovation à TBS, a comparé les courbes de croissance de l'industrie spatiale avec la courbe d'adoption de l'innovation théorisé par Geoffrey Moore. « Le marché spatial pris dans son ensemble présente un "chasm" (gouffre) caractéristique depuis 1992, et ce malgré un pic à la fin des années 1990 », a-t-il exposé. En d'autres termes, les entreprises privées n'ont pas pris le relais des acteurs publics (agences spatiales et ministères de la défense) depuis que ceux-ci se sont désengagés de la course aux étoiles à la fin de la Guerre froide. Pour compenser ce déficit et permettre à l'industrie spatiale de poursuivre sa croissance, les agences spatiales doivent changer de rôle et les industriels doivent, eux, changer significativement les spécifications techniques et commerciales leurs engins (lanceurs, satellites, etc.) de pour s'adapter aux besoins du "new space" (privatisation du marché des lanceurs et arrivée d'acteurs de la Silicon Valley). Le tableau est toutefois à nuancer entre le segment des satellites commerciaux qui connaît un redécollage depuis les années 2010 et ceux des satellites de navigation et d'observation de la terre qui n'ont pas dépassé la phase d'émergence.