APRES LE NON AU REFERENDUM, PLACE A LA REFORME DE L'AUDIOVISUEL PUBLIC SUISSE
Le peuple suisse a décidé de rejeter massivement l'initiative qui proposait la suppression de la redevance audiovisuelle, l'une des plus élevées d'Europe à 451 francs (392 euros), et l'interdiction de tout subventionnement public. Le rôle de l'audiovisuel public est ainsi conforté, mais des réformes seront désormais incontournables. Plus d'une trentaine de chaînes étaient concernées à travers le pays et 13 500 postes directs et indirects étaient suspendus au résultat des urnes ce dimanche en Suisse. Le peuple a décidé de rejeter l'idée d'une suppression du service audiovisuel public à 71,6 %, avec un taux de participation à 54 %. La totalité des cantons s'est prononcée contre l'initiative, y compris du côté alémanique, d'où grondait le plus la fronde contre la redevance et l'omniprésence de l'audiovisuel public, perçu comme un paquebot « dispendieux et inutile » à l'heure de Netflix et Youtube. Le rejet le plus important du texte revient à Neuchâtel avec 78,25 %, devant le Jura à 78,09 %. Côté romand, Vaud a dit non à 76,47 %, Genève à 74,80 % et le Valais à 71,16 %. Alors que les premiers sondages annonçaient il y a quelques mois la victoire de l'initiative, la virulente campagne - trop longue, d'après certains politologues - a fait plier les pronostics, jusqu'à un résultat franc et massif, bien au-delà des prévisions. Les initiants espéraient envoyer un signal libertarien de modernisation au reste du monde, mais la novation sera d'un autre ordre : celle du premier pays au monde à confirmer par une votation populaire le maintien d'un audiovisuel financé par une redevance.