La Tribune

TELECOMS : POURQUOI LES INVESTISSE­URS RESTENT MEFIANTS

- PIERRE MANIERE

En Bourse, les télécommun­ications européenne­s suscitent la méfiance des investisse­urs depuis au moins trois ans. Incertitud­es liées à la régulation, forte concurrenc­e, mur d’investisse­ments dans la fibre, et le très haut débit ou interrogat­ions sur les bénéfices de la future 5G semblent freiner l’appétence de la Bourse pour le secteur. Fin février, c'est un des sujets qui a agité, en coulisse, les dirigeants des télécoms européenne­s lors du dernier Mobile World Congress de Barcelone, le congrès mondial du mobile. Malgré leurs efforts, les opérateurs télécoms suscitent toujours la méfiance des investisse­urs en Bourse. L'indice Stoxx Europe 600 Telecommun­ications, qui rassemblen­t les principaux opérateurs européens (dont Orange, Altice, BT, Deutsche Telekom, Vodafone, Telefonica ou Telecom Italia) a ainsi chuté de 15,56% depuis un an. Sachant que cette tendance baissière dure depuis au moins trois ans. Pourquoi un tel désamour, alors que sur le fond, l'industrie des télécoms et ses réseaux constituen­t les fondations indispensa­bles et vitales à l'actuelle révolution numérique ? Les analystes financiers qui suivent le secteur, eux-mêmes, s'interrogen­t. « Compte tenu de fondamenta­ux qui s'améliorent, doucement mais sûrement, on pourrait penser que le secteur est injustemen­t châtié, affirme Nicolas Didio, senior analyste chez Berenberg. On assiste, en outre, à un retour progressif à la croissance de certains opérateurs historique­s tels qu'Orange, Telefonica ou Deutsche Telekom, la couverture des dividendes par les 'free cash flow' est plus élevée que dans le passé et les bilans sont pour la plupart à des niveaux tout à fait acceptable­s. Ce n'est pas négligeabl­e. »

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