TELECOMS : POURQUOI LES INVESTISSEURS RESTENT MEFIANTS
En Bourse, les télécommunications européennes suscitent la méfiance des investisseurs depuis au moins trois ans. Incertitudes liées à la régulation, forte concurrence, mur d’investissements dans la fibre, et le très haut débit ou interrogations sur les bénéfices de la future 5G semblent freiner l’appétence de la Bourse pour le secteur. Fin février, c'est un des sujets qui a agité, en coulisse, les dirigeants des télécoms européennes lors du dernier Mobile World Congress de Barcelone, le congrès mondial du mobile. Malgré leurs efforts, les opérateurs télécoms suscitent toujours la méfiance des investisseurs en Bourse. L'indice Stoxx Europe 600 Telecommunications, qui rassemblent les principaux opérateurs européens (dont Orange, Altice, BT, Deutsche Telekom, Vodafone, Telefonica ou Telecom Italia) a ainsi chuté de 15,56% depuis un an. Sachant que cette tendance baissière dure depuis au moins trois ans. Pourquoi un tel désamour, alors que sur le fond, l'industrie des télécoms et ses réseaux constituent les fondations indispensables et vitales à l'actuelle révolution numérique ? Les analystes financiers qui suivent le secteur, eux-mêmes, s'interrogent. « Compte tenu de fondamentaux qui s'améliorent, doucement mais sûrement, on pourrait penser que le secteur est injustement châtié, affirme Nicolas Didio, senior analyste chez Berenberg. On assiste, en outre, à un retour progressif à la croissance de certains opérateurs historiques tels qu'Orange, Telefonica ou Deutsche Telekom, la couverture des dividendes par les 'free cash flow' est plus élevée que dans le passé et les bilans sont pour la plupart à des niveaux tout à fait acceptables. Ce n'est pas négligeable. »