ETRE PROPRIETAIRE DE SES DONNEES PERSONNELLES, UNE DANGEREUSE ILLUSION
Face aux géants de l'Internet qui se sont approprié nos data, comment rendre aux citoyens la maîtrise de ses précieuses informations ? Pour le think tank Génération Libre, la réponse serait d'instaurer un droit de propriété qui permettrait d'obtenir des nanopaiements pour l'exploitation de ces informations. Pour la Cnil, il s'agit d'une fausse bonne idée, car alors les Gafa pourraient vraiment en faire ce qu'ils veulent. Elles sont partout. Des sites internet aux objets connectés, les données personnelles ont envahi notre quotidien. Certains disent même qu'elles permettent de nous connaître mieux que nousmêmes... Objets de convoitises, ces informations seraient le pétrole du XXIe siècle, précieux et lucratif. À l'aube de l'entrée en vigueur du Règlement général sur la protection des données (RGPD), un serpent de mer refait surface dans le débat public : faut-il instaurer un droit de propriété sur les données personnelles ? L'idée est avancée par le think tank libéral Génération Libre, de Gaspard Koenig, et le député Bruno Bonnell (LRM). Ce dernier a déposé un amendement sur le sujet mifévrier dans le cadre du projet de loi relatif à la protection des données personnelles. Mais il a été rejeté. « Les Gafa, américains (Google, Amazon, Facebook, Apple), et les BATX chinois (Baidu, Alibaba, Tencent, Xiaomi), pillent les données des utilisateurs. Nous assistons à une cybercolonisation, déplore Bruno Bonnell. Ils récoltent les données - sans les acheter - pour ensuite les revendre à des fins publicitaires. Nous sommes dans la logique suivante : prêtemoi ta montre, je te vendrai l'heure. »