« LE MODELE COMMUNAL EST A BOUT DE SOUFFLE ! » STEPHANE BEAUDET, AMIF
Maire de Courcouronnes, près d'Évry, depuis 2001, Stéphane Beaudet se décrit comme un « couteau suisse de la politique ». En matière de transports franciliens, l'élu plaide pour l'anticipation des besoins. Il est aussi le président de l'Association des maires d'Île-deFrance (AMIF). LA TRIBUNE - Le Salon des maires d'Île-de-France fête ses 22 ans cette année. Comment votre fonction d'élu a-t-elle évolué depuis ? STÉPHANE BEAUDET - Tout d'abord, les moyens ne sont plus les mêmes, et je ne parle pas que des moyens financiers, même si dans ma commune, à Courcouronnes, la dotation globale de fonctionnement (DGF) a baissé de plus de 60 % depuis 2010. Ce n'est pas neutre dans un budget communal. Dans cette baisse de moyens, j'inclus les ressources humaines, les outils pour mener des réflexions stratégiques sur l'aménagement du territoire, les transports, les bassins d'emploi... À quoi s'ajoutent la paupérisation de nos administrés, un sentiment de relégation et un cadre normatif de plus en plus contraint. Quand j'ai été élu en 2001, les habitants me parlaient de sécurité. Aujourd'hui, ils citent en premier les frais de chauffage ! En tant que président de l'Association des maires d'Île-de-France (Amif), mon rôle est de donner aux maires de la visibilité en étant leur porte-voix, mais aussi accès à des outils de gestion et de prospection. Mon objectif est clair depuis mon élection à la tête de l'Amif : renforcer le pouvoir des communes franciliennes, en respectant leur identité. Mais il faut être lucide : le modèle communal est à bout de souffle. Ensemble, nous devons le réinventer ! Justement, comment faites-vous mieux avec moins ?