[INSERTION 6/7] "LA PROFUSION DES DISPOSITIFS D'INSERTION CONDUIT A UNE ILLISIBILITE"
Sociologue du travail et de l'emploi au Centre d'études de l'emploi et du travail, François Sarfati, analyse l'évolution des politiques d'insertion qui, selon lui, ne sont pas encore au rendez-vous. Cinquième volet de notre série consacrée à l'insertion. ACTEURS DE L'ECONOMIE-LA TRIBUNE. L'insertion professionnelle demeure un sujet sociétal et politique majeur qui, malheureusement, ne semble toujours pas avoir trouvé de voix commune. Pour quelle raison aucune solution ne semble-t-elle efficiente ? Le lien est très fort entre insertion sociale et insertion professionnelle. Évoluer dans la société, c'est être intégré dans la vie sociale. Quant à l'insertion professionnelle, elle est attachée à l'idée que le processus d'insertion sociale passe par le processus d'insertion professionnelle. Malheureusement, le chemin de l'insertion professionnelle est de plus en plus tortueux et sinueux et affecte donc l'insertion sociale. L'une des raisons majeures demeure la multiplication des dispositifs d'accompagnement. Tour à tour, de nouvelles propositions apparaissent et tentent, à leur manière, de répondre aux difficultés rencontrées par les jeunes. Conséquence : la profusion de dispositifs conduit à une illisibilité. Entre l'État central ? qui ne veut plus prendre en charge certaines activités et préfère subventionner des organismes ?, les missions locales pour l'emploi, ou encore les associations, la palette d'aides est devenue très, voire trop large. Cette multiplication des actions et des acteurs amène à une division des tâches à l'échelle des territoires. L'idéal serait de rompre avec ce millefeuille, mais le vieux serpent de mer est loin d'avoir trouvé la solution.