ET SI ON "ECOUTAIT" VRAIMENT LES CITOYENS !
[ Et si on disruptait la fonction publique ? ] La Fondation Digital New Deal, think tank du numérique, s'attache à éclairer la société et à proposer aux décideurs des pistes concrètes pour faire face à la nouvelle donne technologique. À l'heure où Emmanuel Macron va accélérer la réforme de l'État avec la remise des propositions de la mission "Action publique 2022", la Fondation publie un nouveau rapport sur "le service public citoyen". Dans ce cadre, Axel Dauchez, fondateur et directeur général de Make.org, estime qu'on n'a jamais fait autant de "consultations" à tous les niveaux de l'État et aussi peu capitalisé sur elles. La démocratie participative s'est imposée ces dernières années comme une forme incontournable de respiration de la démocratie représentative. Localement, les villes s'y sont mises il y a bien longtemps et les budgets participatifs sont une réalité de bien des municipalités. À leur suite, toutes les collectivités territoriales ont lancé des initiatives pour recueillir l'avis des habitants. Communautés d'agglomération, départements, régions, jamais ou presque les citoyens n'ont été autant consultés, sondés, interrogés. Les votations citoyennes, les boîtes à idées, les questionnaires en ligne pullulent aux quatre coins du pays, avec des formes et des succès variables. L'État a fini par céder aux sirènes du participatif, croyant y trouver de nouveaux ressorts, une nouvelle légitimité, le moyen aussi de mieux faire connaître son action. On peut dater assez précisément ce basculement avec la loi pour une République numérique de 2015, en partie élaborée à partir d'amendements citoyens déposés lors d'une consultation en ligne ouverte pendant plusieurs semaines. Depuis cette première initiative, aucun département ministériel ou presque n'a échappé à sa consultation en ligne.