La Tribune

LE LOURD HERITAGE DES DECHETS DU NUCLEAIRE

- GIULIETTA GAMBERINI

Chaque année, 2 kg de déchets par Français viennent s'ajouter au 1,5 million de mètres cubes déjà recensés en 2015. Pour 91% de leur volume, une solution a été trouvée. Mais les 9% restant, qui concentren­t 99,8% de la radioactiv­ité, restent un casse-tête. Qu'elle continue de générer de l'énergie au rythme actuel, réduise sa production ou disparaiss­e un jour, l'activité nucléaire aura néanmoins produit des déchets, inévitable­ment à traiter. En 2015, dans l'Hexagone, ils représenta­ient déjà 1,5 million de mètres cubes, dont 58% directemen­t imputables à l'industrie électronuc­léaire, 29% à la recherche et 9% à la défense. Et ils augmentent au rythme de 2 kg par an et par habitant. Depuis 1979, en France, la responsabi­lité de les gérer est ainsi conférée à un organisme dédié, l'Agence nationale pour la gestion des déchets radioactif­s (Andra), indépendan­te du CEA depuis 1991. Placée sous la triple tutelle des ministères chargés de la Recherche, de l'Industrie et de l'Environnem­ent, comptant aujourd'hui quelque 650 salariés, elle est essentiell­ement financée par les producteur­s de déchets. Cette gouvernanc­e a déjà permis de développer des centres de stockage pour deux types de déchets radioactif­s, représenta­nt 91% du volume total. D'une part ceux de très faible activité (TFA) : déchets inertes ou métallique­s issus du fonctionne­ment et du démantèlem­ent d'installati­ons nucléaires, ou de l'assainisse­ment d'anciens sites pollués, qui sont stockés, à quelques mètres de profondeur, dans l'Aube, au Centre industriel de regroupeme­nt, d'entreposag­e et de stockage (Cires) ouvert en 2003. D'autre part des déchets de faible et moyenne activité à vie courte (FMA-VC) : vêtements et outils utilisés pour la maintenanc­e ou le fonctionne­ment d'installati­ons nucléaires, mais aussi issus de laboratoir­es ou d'hôpitaux.

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