La Tribune

POURQUOI LES DIPLOMES DES GRANDES ECOLES BOUDENT LE DOCTORAT

- VALERIE SABATIER

À première vue, l’enquête d’insertion présentée le 19 juin dernier par la Conférence des grandes écoles (CGE) offre de multiples raisons de se réjouir. Portant sur les trois dernières promotions de ses 176 écoles, elle révèle que 9 diplômés sur 10 issus de ses rangs sont en activité moins de six mois après la fin de leur formation. Mieux, 62 % des jeunes ont été embauchés avant même d’avoir décroché leur diplôme. Mais derrière ce taux « jamais atteint » jusqu’ici, d’autres résultats jettent une ombre au tableau : ceux des poursuites d’études en thèse, avance Valérie Sabatier, directrice des programmes doctoraux, professeur associé au départemen­t Management et Technologi­e, Grenoble École de Management (GEM). Alors que le doctorat est considéré comme une formation d'élite dans le monde entier, seuls 6,5 % des ingénieurs de la promotion 2017 se sont inscrits en thèse après leur programme « grande école ». Un chiffre qui chute à 0,2 % en ce qui concerne les diplômés en management. Si, dans les Grandes Écoles, ce sont bien les élites qui sont formées, pourquoi leurs diplômés sont-ils les grands absents du doctorat ? Comment expliquer que les jeunes managers ne voient pas la thèse comme un tremplin pour leur carrière ? Les réponses seraient à chercher tant du côté d'une méconnaiss­ance de la recherche que des enjeux financiers et d'un monde du travail attractif.

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