LE RECRUTEUR FACE A L'INTELLIGENCE ARTIFICIELLE : UNE RELATION DE CONFIANCE A BATIR
Alors que le rapport Villani et le Consumer Electronic Show de Las Vegas ont consacré l'intelligence artificielle (IA) comme la rupture technologique des années à venir, le datagate de Facebook a ravivé des craintes légitimes que le monde du recrutement doit entendre. Concernés au premier plan par la gestion de données personnelles, nous devons concilier l'arrivée de ces technologies « intelligentes» avec une préoccupation croissante de tous et en particulier des candidats. Par François Béharel, le PDG du groupe Randstad France L'intelligence artificielle transforme d'ores et déjà le monde de l'emploi: acquisition de nouveaux talents grâce aux chatbots (robots conversationnels), personnalisation du parcours candidat, découverte virtuelle de l'environnement et du poste de travail, analyse émotionnelle par vidéo... Ce potentiel technologique élargit le champ des possibles en matière de recrutement. Pour autant, seules l'intuition, l'expérience et la rencontre physique feront prendre au recruteur la décision finale de retenir ou non un candidat. La technologie, elle, permet d'objectiver la présélection, devenue moins aléatoire et moins fastidieuse. Aucun choix opéré exclusivement par un algorithme n'est exempt de failles, mais à bien y réfléchir, ne serait-il pas moins discriminant à condition d'être certifié et régulièrement évalué ? Le recrutement a autant besoin de l'intuition de l'homme -aussi imparfaite soit-elle- que de la puissance de la machine. C'est de cette alliance que vient le progrès pour l'emploi.