1929, 2008, ET 2019 ?
Doit-on se résigner à souffrir de la formation et de l'implosion de bulles qui engendrent crises, désolation financière et panique en attendant une sorte d'équilibre messianique des marchés ? Par Michel Santi, économiste (*). Comment et pourquoi s'inquiéter des exagérations - voire des aberrations - des valorisations boursières actuelles si l'indice de référence américain, le S&P 500, n'affiche que des baisses de l'ordre de 1% ? Tandis que la dette publique des Etats-Unis atteint des sommets astronomiques à près de 22.000 milliards de dollars et alors que les entreprises cotées sur cet indice S&P 500 ont plus que doublé leurs dettes qui se montent aujourd'hui à 5.000 milliards de dollars... les cygnes noirs se multiplient et peuvent comme d'habitude revêtir une allure bien inoffensive voire banale telle qu'une hausse des taux d'intérêt ou un ralentissement de la croissance. Dès lors, la situation financière de ces entreprises serait conduite à immédiatement se détériorer, peut-être à l'occasion de la réduction de leur notation par une des agences dont c'est le métier. Eston conscient que les entreprises américaines cotées au S&P 500 doivent renouveler et de manière substantielle leurs endettements de l'ordre de 1 et 2.000 milliards l'an, dès l'an prochain ? Et comment se sont-elles autorisées à employer quasiment toutes leurs liquidités pour racheter en Bourse leurs propres actions en lieu et place de solder au moins partiellement ces dettes ? Faut-il donc appeler de ses voeux une nouvelle - une énième - crise pour infliger une bonne leçon aux investisseurs et aux spéculateurs, tout en faisant disparaître au passage un bon nombre ?
« NOUS NE SAVONS TOUT SIMPLEMENT PAS » (KEYNES)