La Tribune

GRAND PARIS : LE TEMPS RETROUVE !

- ALEXANDRE MISSOFFE

Les grandes métropoles du monde ne nous attendent pas en disant « développez les premiers, messieurs les Français ». Par Alexandre Missoffe, DG de Paris Capitale économique. Le 30 mars 1898, le Parlement vote la loi déclarant d'intérêt public un « chemin de fer métropolit­ain » à Paris. Le 4 octobre 1898, les travaux commencent. La mise en service de la première ligne est opérée le 19 juillet 1900. Six mois entre la décision et le début des travaux, puis 20 mois entre le premier coup de pioche et la mise en service. Entre la présentati­on du projet de loi au Parlement et la mise en service du premier tronçon, le Grand Paris Express, lui, aura dû attendre presque 20 ans. Le rapprochem­ent de ces deux intervalle­s est plus cruel pour le politique que pour le technique. Car, disons-le d'emblée, entre ces deux chantiers, chronologi­quement il y a un siècle, techniquem­ent il y a un monde et la complexité des ouvrages auxquels la Société du Grand Paris fait face est sans commune mesure avec les tranchées couvertes de son ancêtre. L'enseigneme­nt qu'on doit tirer du contraste entre ces deux dates est ailleurs. Il est dans la capacité (ou non) des métropoles à vivre au rythme de leur temps. Le Grand Paris à cet égard est ambivalent. Par ses habitants et ses visiteurs, il est organique, sensible, mobile, mutant. Par son bâti et ses infrastruc­tures, il est minéral, rigide, immobile.

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