COMMENT UNE BANQUE « CORROMPUE JUSQU'A LA MOELLE » A FAIT FAILLITE EN AFRIQUE DU SUD
Une banque régionale, la VBS Mutual Bank, qui avait accordé un prêt avantageux à l'exprésident Jacob Zuma accusé d'abus de biens publics, a perdu plus de 110 millions d’euros à cause d’un "pillage organisé" par des dizaines de cadres et de personnalités, selon un rapport d'enquête commandé par la banque centrale sud-africaine. La mise sous tutelle de cette banque, détenue par des intérêts noirs, divise la population. Les scandales s'enchaînent en Afrique du Sud. Après une affaire de corruption qui a mené mardi 9 octobre à la démission du ministre des Finances, Nhlanhla Nene, et qui fait suite à la démission en février de l'ex-président, Jacob Zuma, un rapport commandé par la banque centrale sud-africaine vient accabler une cinquantaine de personnalités, dont une figure du parti de l'ANC, qui auraient profité de largesses accordées par VBS Mutual Bank, qui a fait faillite. Dans un rapport intitulé "L'immense casse de la banque", les auteurs, qui étaient chargés d'établir ce qui avait précisément précipité l'effondrement de la banque sud-africaine, sont arrivés à la conclusion que la cause était « un pillage organisé » . La première banque mutualiste sudafricaine, quinzième établissement du pays en termes d'actifs (2,4 milliards de rands, soit environ 140 millions d'euros), aurait autorisé certains clients (dont son auditeur) à avoir des découverts très importants et soudoyé des fonctionnaires municipaux pour qu'ils déposent des fonds des collectivités dans VBS. Ces collectivités risquent de ne pas pouvoir récupérer leur argent.