IMMOBILIER : LA DENSITE AU DETRIMENT DU BIEN-ETRE ? (6/7)
Face à la pression démographique et aux problèmes de circulation, Toulouse mise sur la "densité modérée". Cette stratégie doit atténuer l’étalement urbain. Au risque de faire disparaître l’ambiance villageoise ? "À Toulouse, on a l'impression de vivre dans une ville de province, hors du temps", lâche Patrick Saint-Agne, président de la Fédération des promoteurs immobiliers d'Occitanie. En effet, la Ville rose est célèbre pour ses ruelles aux façades de briques, mais se distingue aussi par son modèle pavillonnaire. Toulouse est dotée d'une superficie légèrement supérieure à celle de Paris (118 km2 contre 105 km2 dans la capitale) alors qu'elle compte cinq fois moins d'habitants. Sur la Côte Pavée, les ingénieurs d'Airbus peuvent s'acheter une maison avec un large jardin tout en étant à moins d'une demi-heure à pied de l'hypercentre. Des maisons avec leur lopin de terre ont poussé jusqu'à une quarantaine de kilomètres du coeur de ville. Toulouse n'en finit plus de croître alors qu'elle devra loger un demi-million d'habitants supplémentaires d'ici 2050, d'après les projections des services de la Métropole. "Les beaux champs du Lauragais ont longtemps été le grenier à blé de la métropole, y poussaient encore il y quelques années du maïs et des tournesols. Consommer ce foncier nous enferme dans un modèle de mobilité automobile", estime Philippe Dugot, maître de conférences en géographie à l'université Jean Jaurès.