INTELLIGENCE ARTIFICIELLE : LE RISQUE DE LA COLONISATION NUMERIQUE
Développer des intelligences artificielles, notamment sur un modèle de deep learning, n’est pas exempt de difficultés, et ce sont les moyens d’y remédier qui vont créer des enjeux bien plus larges que le simple aspect technologique explique Nicolas Spatola, post-doctorant en psychologie, Université Clermont Auvergne, auteur du livre "L’intelligence artificielle. De la révolution technologique à la révolution sociale" (Ed. des presses universitaires Blaise Pascal). Une des limites du Deep Learning suppose de prendre en compte la nécessité de disposer d'une base de données dense pour développer des intelligences artificielles. Sur ce point, il est important de comprendre où se trouvent ces données d'apprentissage car elles représentent la nouvelle ressource de l'ère numérique. Pour suivre notre exemple de reconnaissance d'images, Google estime à 1 000 milliards le nombre d'images présentes sur Internet et dont une grande partie est référencée par le moteur de recherche. C'est ce type de ressource qui va permettre d'éduquer les intelligences artificielles. Les leaders mondiaux en la matière seront ainsi capables d'accéder à un large panel d'informations, grâce à leur grand nombre d'utilisateurs participant à étoffer leurs bases de données. Cette production de données peut prendre la forme d'une encyclopédie collective comme Wikipedia, de vidéos ou d'images comme le proposent YouTube ou Google images, mais aussi celle du partage des données personnelles, offrant ainsi aux intelligences artificielles de nouvelles ressources pour mieux comprendre les comportements humains.