DE LA COP21 A LA COP24 : QUEL CHEMIN PARCOURU ?
Alors que le réchauffement climatique s’emballe, la COP24 s’est ouverte à Katowice (Pologne) dimanche dernier dans un contexte politique qui s’est durci avec le retrait américain de l’accord de Paris. Le concept de « neutralité carbone », qui s’est largement diffusé en trois ans, dessine les contours d’un monde encore difficile à cerner. Pessimisme de l'intelligence ou optimisme de la volonté ? Cette référence à Gramsci résume l'ambiguïté du sentiment dominant à l'examen des trois années écoulées depuis l'accord arraché aux 195 États (plus l'Union européenne) réunis à Paris en décembre 2015. Trois ans, presque jour pour jour, depuis que Laurent Fabius, président de cette 21e conférence des parties (COP), a abattu son petit marteau vert dans l'amphithéâtre surchauffé du Bourget, à l'issue de 13 jours (et nuits) de négociation. Même si une certaine euphorie l'emportait alors, on savait déjà que le cumul des engagements pris par les États en amont de la COP21 ne suffirait pas à atteindre l'objectif gravé dans l'accord de Paris : contenir la hausse des températures à + 2 °C, et si possible + 1,5 °C, par rapport à l'ère préindustrielle. Les 200 pays rassemblés en ce début décembre pour la COP24 à Katowice (Pologne) doivent d'abord s'accorder sur les règles du jeu précises de cet accord (le Paris rulebook), qui doit entrer en vigueur en 2020. La transparence et le suivi sur les émissions, et sur le financement sont indispensables pour établir la confiance et créer les conditions d'une révision de leurs ambitions à la hausse. D'autant plus que le rapport spécial justement commandé au Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (Giec) à l'issue de la COP21, et rendu public le 8 octobre dernier, a montré qu'il serait nettement préférable de viser + 1,5 °C.