L'EURO VINGTENAIRE, UNE REUSSITE IMPARFAITE
La monnaie unique, créée officiellement le 1er janvier 1999, a joué son rôle de bouclier anticrise monétaire et de stabilisation des prix. Mais la convergence insuffisante des économies de la zone révèle la fragilité d’une construction incomplète : manquent notamment un budget de la zone euro et une véritable union bancaire et des marchés de capitaux.
L'euro a vingt ans et c'est un survivant. On lui a prédit maintes fois sa perte, son échec, son explosion, à la naissance, lors de la crise financière, puis de la crise de la dette souveraine. « L'euro passera-t-il 2012 ? » se demandait il y a sept ans notre spécialiste des changes, Isabelle Croizard. À l'occasion des dix ans de l'euro fiduciaire, celui des pièces et des billets mis en circulation, elle relevait que la monnaie unique avait remarquablement joué son rôle de « bouclier en acier trempé contre la crise financière », épargnant «aux protagonistes de la zone euro des tempêtes monétaires dévastatrices dont ils avaient été coutumiers avant sa création ».
Stabilité et prospérité sont les deux avantages mis en avant par la Banque centrale européenne (BCE) qui célèbre ce 1er janvier 2019 les 20 ans de l'euro financier, la fixation des taux de change des onze États ayant participé à sa création. Si la stabilité est rarement contestée, la prospérité créée par l'euro n'est pas toujours perçue par les populations.
1. C'EST UNE MONNAIE POPULAIRE