FAKE NEWS : LA FAUTE A PROTAGORAS
Les « infox » minent les démocraties. Propagées par les réseaux sociaux, l'une des sources de ces fausses informations repose sur l'idée que les idées sont relatives. Une conception philosophique héritée de la Grèce antique. Par Philippe Boyer
« Mal nommer les choses c'est ajouter au malheur du monde », jugeait Albert Camus. La commission d'enrichissement de la langue française se serait-elle inspirée de cette maxime pour traduire l'expression « fake news » par « infox » ? Forgé à partir des mots « information » et « intoxication », ce néologisme est désormais celui qui s'impose à toutes les autorités administratives. De manière quasi-concomitante, le Parlement a récemment adopté la loi relative à la lutte contre la manipulation de l'information, introduisant la possibilité d'engager une procédure judiciaire pour suspendre la diffusion d'une fausse information avant un scrutin national.
Si les « fake news », notamment popularisées par Donald Trump en ciblant les médias, ont mobilisé les débats au cours des derniers mois, c'est que ce phénomène est suffisamment sérieux au point de constituer un danger pour les démocraties. A l'heure des réseaux sociaux, de l'immédiateté de l'information, l'enjeu n'est rien moins que de rebâtir un lien de confiance démocratique en luttant contre les tentatives de manipulations de l'opinion.
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