LA PRIVATISATION DES ECOLES DE COMMERCE, UNE REFORME A DOUBLE TRANCHANT
L'enseignement supérieur en management en France est reconnu internationalement pour son excellence. Mais la baisse de dotation des CCI qui participaient au financement des établissements conduit à leur privatisation, ce qui ne va pas sans poser certains problèmes. Par Marc Guyot et Radu Vranceanu, professeurs à l'ESSEC.
Les secteurs économiques pour lesquels la France se distingue par leur reconnaissance internationale sont entre autres le luxe, les jeux vidéo, l'agroalimentaire et l'industrie aérospatiale. Bien que cela soit moins connu, l'enseignement supérieur en management est également un secteur dans lequel la France est extrêmement performante à l'échelle mondiale. En effet, on retrouve systématiquement les écoles de commerce françaises au sommet des classements internationaux les plus reconnus. Dans le dernier classement Financial Times 2018 des programmes de « Master in Management », on retrouve 11 écoles françaises parmi le top 50 mondial.
En France, l'organisation des études supérieures en management est très différente comparée aux autres pays, dans la mesure où les écoles de commerce sont indépendantes des universités. La plupart ont été créées et continuent à dépendre des Chambres de Commerce et d'Industries (CCI). Bien que leurs missions sont « d'intérêt public », elles sont régies par le droit privé, contrairement aux universités et à la plupart des écoles d'ingénieurs. Du fait de leur mission d'intérêt public, l'Etat a soutenu cet enseignement, directement par des subventions à la formation et l'investissement et indirectement via les subventions octroyées par les CCI.