UNE REFORME DES RETRAITES QUI N'EN EST PAS UNE
OPINION. Le projet du gouvernement ne répond pas à l'enjeu de la réforme des retraites car il conserve un système de répartition qui va peser de plus en plus sur les actifs en raison de l'évolution démographique. En écartant le recours à la capitalisation, il se prive d'un moyen qui a été adopté avec succès par de nombreux pays de l'OCDE. Par Laurent Pahpy, ingénieur, analyste pour l'Institut de recherches économiques et fiscales (IREF).
Deux tiers des Français sont favorables à la réforme des retraites. C'est le résultat d'un récent sondage qui contraste avec la popularité d'Emmanuel Macron. Chacun sait que le système actuel met en péril les générations futures et qu'il est indispensable de le réformer. Face à ce constat ressassé depuis bientôt trente ans, pas moins de sept réformes ont été menées sans pour autant résoudre l'insoutenabilité intrinsèque de la répartition. Malheureusement, le projet du gouvernement ne s'approche pas non plus d'une véritable transformation dont nous avons besoin.
Sur la forme, le projet a tout pour plaire. Avec la mise en place d'un système universel et unique à points, tout sera désormais simple et juste. Fini les régimes spéciaux privilégiés. Fini l'opacité. Fini les déficits. Les comptes notionnels fonctionneront en pilotage automatique et resteront équilibrés. Cette promesse séduisante laisse croire que la solution est enfin là. Ce discours qui plaît légitimement aux Français est pourtant un leurre.
LE RATIO DÉMOGRAPHIQUE CONTINUERA À CHUTER