La Tribune

SYNDICATS ET PATRONAT ECHOUENT A TROUVER UN ACCORD SUR LA REFORME DE LA SANTE AU TRAVAIL

- AFP

Ils ne sont pas parvenus à se mettre d'accord. Syndicats et patronat n'ont pas sur trouver un terrain d'entente sur les sujets à traiter dans le cadre de la future réforme de la santé au travail. Pour les syndicats, le projet est ainsi repoussé à une date ultérieure indétermin­ée... Près d'un an après le rapport de la députée LREM Charlotte Lecocq, les partenaire­s sociaux devaient rendre une contributi­on commune dans le cadre du Conseil d'orientatio­n des conditions de travail (Coct). Le Medef a posé une "ligne rouge" sur le circuit du financemen­t des services de santé au travail interentre­prises (SSTI), qu'il contrôle totalement aujourd'hui et ne souhaite pas voir modifié.

"Il était question que demain, le financemen­t passe par les Urssaf, ce qui est dénoncé par le patronat comme une étatisatio­n", explique Catherine Pinchaut (CFDT). "Cela permettrai­t un fléchage des sommes vers la prévention", dit-elle. La CGT se dit également favorable à "une solution de financemen­t externe", sans que cela passe forcément par l'Urssaf, pour "mettre fin à un circuit qui voit l'argent passer de la main droite à la main gauche du patronat", selon les mots de son conseiller confédéral Tony Fraquelli.

"INFLEXIBIL­ITÉ PATRONALE"

Les syndicats ont proposé que le désaccord avec le patronat sur ce point figure dans le document qui devait servir de base à la négociatio­n, ce que le Medef a refusé, ouvrant la voie à une reprise en main directe du sujet par le gouverneme­nt. Dans un communiqué commun, les syndicats dénoncent "l'inflexibil­ité patronale". "Le gouverneme­nt a toute latitude pour reprendre la main ou pas, nous n'avons aucun indice à ce stade", a indiqué Catherine Pinchaut.

Pour Pierre-Yves Monteleon (CFTC), "le gouverneme­nt peut décider de décaler le sujet dans le temps, mais il ne laissera pas complèteme­nt tomber, d'autant qu'un deuxième rapport Lecocq est attendu sur la santé dans la fonction publique". Tony Fraquelli craint la mise en oeuvre sans concertati­on d'une fusion entre l'Institut national de recherche et de sécurité (INRS) et l'Agence nationale pour l'améliorati­on des conditions de travail (Anact), qui "ferait entrer l'Etat dans la gestion de l'INRS", aujourd'hui paritaire. Le rapport Lecocq préconisai­t la création d'une structure unique baptisée "France Santé Travail", sous tutelle des ministères du Travail et de la Santé.

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Syndicats et patronat n'ont pas réussi à se mettre d'accord sur les sujets à aborder dans le cadre de la future réforme de la santé au travail, ce qui risque de renvoyer le projet aux calendes grecques, selon des syndicats interrogés par l'AFP.

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