La Tribune

FORD CONDAMNE POUR NE PAS AVOIR RESPECTE LE SEUIL DES 1.000 EMPLOIS A BLANQUEFOR­T

- MIKAEL LOZANO

La cour d'appel de Bordeaux a confirmé que Ford n'avait pas respecté son engagement de maintenir 1.000 emplois à Ford Aquitaine Industries jusqu'au 30 mai 2018. La portée de cette décision reste malheureus­ement symbolique : elle ne change rien au devenir du site, qui doit fermer le 30 septembre prochain.

Face à la fin programmée de l'usine Ford Aquitaine Industries de Blanquefor­t, la CGT mène depuis plusieurs mois un baroud d'honneur sur le terrain mais aussi en justice via plusieurs actions entreprise­s. Il y a quelques jours, le tribunal de grande instance de Bordeaux s'est déclaré incompéten­t pour juger du bienfondé de la fermeture de l'usine. La CGT a aussitôt fait appel de cette décision, la commentant ainsi :

"Quelle erreur magistrale ! En effet si le TGI ne peut pas, alors qui peut et doit juger de l'existence d'un motif économique ? L'Etat et la Direccte ne peuvent plus depuis les réformes de 2013, le tribunal administra­tif ne peut juger que du respect des procédures. Ne serions-nous donc pas face à un déni de justice ? "

Quelques jours après, le syndicat a cette fois obtenu une victoire devant la justice. Le groupe américain a effectivem­ent perdu devant la cour d'appel de Bordeaux, cette dernière confirmant que Ford n'a pas respecté son engagement de maintenir 1.000 emplois sur le site. Ford avait effectivem­ent promis de ne pas passer sous cette barre avant le 31 mai 2018, dans le cadre d'un accord avec les collectivi­tés locales qui s'engageaien­t elles à apporter 12 M€. Mais dans les faits, depuis 2016 le constructe­ur américain ne tenait plus cette parole. Ford avait été condamné en première instance fin 2017. La cour d'appel a donc confirmé cette décision à la portée toute symbolique : elle ne change aucunement la destinée du site girondin, supprimé par le géant américain dans le cadre de la réorganisa­tion de son périmètre européen. Ford est condamnée à verser 6.000 € (dommages et intérêts, frais de justice). Si la CGT se réjouit de cette décision de justice, il déplore également que les collectivi­tés locales et l'Etat ne l'aient pas suivi dans cette guérilla judiciaire. La production a commencé à cesser, et s'achèvera définitive­ment le 30 septembre. Sans qu'on sache encore ce qu'il adviendra des terrains, des machines... et surtout, des salariés actuels.

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