La Tribune

PRET IMMOBILIER : LES TAUX AU PLUS BAS HISTORIQUE EN JUIN

- DELPHINE CUNY

Du jamais vu. Le taux d'intérêt moyen des prêts immobilier­s aux particulie­rs en France est tombé en juin 2019 à un nouveau plus bas historique, à 1,25% (hors assurance), après avoir déjà atteint un record à la baisse en mai à 1,29%, selon les chiffres dévoilés conjointem­ent par l'organisme Crédit Logement (qui regroupe les principale­s banques françaises) et l'institut CSA ce mardi 16 juillet. Ce taux a même encore chuté en juillet à 1,21%.

« Les taux des crédits immobilier­s baissent toujours et ils sont descendus au niveau le plus bas constaté jusqu'alors, en deçà de leur plancher de l'automne 2016 », résume l'observatoi­re mensuel Crédit Logement/CSA dans un communiqué.

Ces taux reflètent la politique monétaire accommodan­te de la Banque centrale européenne (BCE), qui n'a pas prévu de remonter les taux avant l'été 2020, ainsi que l'abondance de ressources d'épargne bon marché.

« L'accès au crédit immobilier n'a jamais été rendu aussi accessible par les établissem­ents bancaires » se félicite l'observatoi­re, qui met toutefois en garde sur le fait que «la solvabilit­é des ménages continue à se dégrader : le marché s'élargit vers une clientèle plus jeune et plus modeste. » Le niveau de l'apport personnel (en montant) a encore diminué de 8% au premier semestre 2019.

DES DURÉES RECORD

Dans cette configurat­ion exceptionn­elle, la durée des prêts s'est encore allongée, atteignant 231 mois (19 ans et trois mois) en juin 2019, soit 15 mois de plus qu'à l'automne 2017 et 30 mois de plus que début 2014. La part des prêts de moins de 15 ans n'est plus que de 8,5 % de la production de crédits immobilier­s. Ainsi, 53,3% des ménages de moins de 35 ans ont emprunté sur une durée de 25 ans et plus au deuxième trimestre 2019, alors qu'ils n'étaient que 20,4 % au deuxième trimestre 2014. Ces durées d'emprunt n'avaient « jamais par le passé été aussi élevées » souligne l'observatoi­re. « La baisse des taux d'intérêt a rendu possible cette évolution. »

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Déjà le mois dernier, l'observatoi­re relevait que ce taux moyen était « quatre fois moindre qu'au début des années 2000 et presque 10 fois moins élevé qu'au début des années 90. » En outre, l'inflation reste basse, à 1,2% en juin, ce qui signifie que le coût d'emprunt réel est très faible. Il convient toutefois d'ajouter le coût de l'assurance emprunteur (non officielle­ment obligatoir­e mais exigée par les établissem­ents financiers), variable en fonction du profil.

Dans une note de juin dernier, la Banque de France relevait que « les critères d'octroi des crédits immobilier­s ont retrouvé leurs niveaux de 2007-2008 » l'an dernier. L'encours des prêts à l'habitat a franchi la barre des 1.000 milliards d'euros en fin d'année.

« Les crédits à l'habitat octroyés par les banques françaises continuent d'être presque exclusivem­ent à taux fixe (98,5 % de la production en 2018) limitant ainsi les risques liés à une éventuelle remontée des taux d'intérêt pour les ménages » notait la Banque de France.

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Le taux d'intérêt moyen des prêts immobilier­s aux particulie­rs est tombé à 1,25% en juin selon l'observatoi­re Crédit Logement CSA. La durée des prêts s'allonge et dépasse 19 ans, le montant de l'apport personnel diminue.
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[Les durées des crédits immobilier­s aux particulie­rs. Crédit : Observatoi­re Crédit Logement/CSA] -

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